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Les profondeurs étaient nocturnes et funèbres ;
Un bruit farouche, obscur, fait avec des ténèbres,
Roulait dans l’infini qui sait le noir secret ;
Ce bruit était pareil au cri que jetterait
Quelque âme immense et sombre à travers l’étendue,
Luttant contre l’abîme et volant éperdue ;
Puis cela devenait un tumulte de voix ;
Toute la nuit grondait et pleurait à la fois,
Comme si l’horizon fauve et crépusculaire
N’était formé que d’ombre et plein que de colère ;
Clameur rauque ! il semblait qu’ensemble on entendît
L’orageuse rumeur d’une mer qui bondit
Et les voix d’un forum qui parle et délibère.
- Honte, anathème, enfer, deuil ! Tibère ! Tibère !
Tibère ! t et d’autres noms, mêlés à celui-là,
Passaient : – Procuste ! Achab ! Denys ! Caligula !
Sanche ! Alonze ! Clovis ! Sennachérib ! Cambyse !
Louis onze ! malheur ! mort ! opprobre ! – et la bise
Était comme une foule, et de ces noms proscrits
Chaque syllabe était faite de mille cris ;
…/…
Ces noms sortaient ainsi que d’horribles oiseaux ;
Les squelettes n’avaient qu’à remuer leur os
Pour en faire jaillir un de ces noms sinistres ;
Et des larves de rois, des ombres de ministres,
Richelieu, Louis treize, Arcadius, Ruffin,
Fuyaient ; on entendait des voix dire : – J’ai faim !
J’ai froid ! quand donc viendra le jour ? la terre est noire !
C’était le grand sanglot tragique de l’histoire ;
C’était l’éternel peuple, indigné solennel,
Terrible, maudissant le tyran éternel.
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La pitié suprême
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